16- L’ORME :
L’Orme planté en 1713 comme le rappelle une inscription en vieil italien, observe depuis près de trois siècles des générations de gorbarins (nom des habitants de Gorbio). L’histoire locale veut qu’il ait été planté à l’occasion du traité d’UTRECHT par lequel, le Comté de Nice repassa sous la souveraineté du Duc de Savoie. Un dicton du XVIIIè siècle, rappelle que sous l’orme, les représentants des familles du village, se réunissaient pour prendre des décisions communautaires : « Tout homme, sous l’orme, est un homme « INTERO » ce qui peut se traduire : « fort de ses droits ». « Arbre classé Remarquable en 2003 ».
2 – LA FONTAINE DE LA PLACE :
Réalisée en 1902, cette fontaine centenaire servait d’abreuvoir pour les mulets et les ânes. Son concepteur lui a d’ailleurs donné la forme d’un bât, avec les deux conques latérales qui rappellent les grands paniers que l’on y accrochait.
3 – LA MAIRIE :
Bâtisse très ancienne qui possèdait au rez-de-chaussée, côté vieux chemin de Menton, des petites prisons voûtées. Devenue Mairie dès la Révolution Française, elle contient des cadastres du XIXè siècle.
4 – LA FONTAINE DU COMTE DE MALAUSSENE :
Erigée en 1882 Place de la Mairie, avec sa figure allégorique de l’eau, sculptée dans le marbre, servait aux habitants en une époque où le village ne s’approvisionnait qu’aux fontaines. En ces temps, il n’existait que trois points d’eau pour le besoin des familles : la Source du PIOL, qui alimente le lavoir communal, la fontaine de la « MOUA » (aujourd’hui Place Honoré Vial) et cette fontaine ci.
5 – L’EGLISE ST BARTHELEMY :
Elle fut construite en 1683. Le village, pauvre, eut beaucoup de difficultés à la construire, et les maçons de SOSPEL ne furent jamais totalement payés et la façade jamais achevée. des églises de la région, tant ce siècle de la « contre réforme » opposée au protestantisme, fut prolifique dans le domaine de l’architecture catholique. Il n’est pas étonnant de retrouver dans cette église, des oeuvres des peintres de la basilique St Michel de Menton, construite peu avant :
* « Une adoration des bergers » attribué à FERRARI, comme la « Crucifixion » dans les deux chapelles latérales au choeur. D’autres toiles du XVII è siècle décorent l’église, notamment celle du Maître-Autel dédiée au martyr de St Barthélémy. Mais la plus intéressante est celle située sur le pilier entre l’autel de la crucifixion et celui des âmes du purgatoire : il s’agit d’une oeuvre techniquement plus forte qui rappelle le style de RIBERA l’espagnol et qui représente le St Martyr dans un traité « Clair-Obscur ».
* Les statues de l’église sont tantôt : – du XVIIè : Le Christ en croix de l’Autel. – du XVIIIè : La Vierge de Gorbio et une autre Vierge à l’enfant, les deux sont en bois polychrome. – les autres, notamment le St Michel, sont du XIXè siècle.
* Une curiosité de cette modeste église villageoise réside dans le bénitier en marbre noir : il provient d’une église orthodoxe, et serait antérieur à l’église, peut-être du XVè siècle… si tel était le cas, il serait contemporain de :
6 – LA CHAPELLE DES PENITENTS BLANCS DE GORBIO :
Cette chapelle fut construite en 1445, les pénitents blancs de la Sainte Croix eurent très tôt un rôle humanitaire dans ces petites communautés isolées, comme le fut Gorbio, village en cul de sac qui vécut un peu coupé du monde jusqu’entre les deux guerres. Les pénitents jouaient un rôle social, sanitaire, ensevelissant les morts. Aujourd’hui, toujours actifs, ils maintiennent toutes les traditions religieuses, et notamment, « la Fête des Limaces » qui consiste en une fervente procession, laquelle a lieu chaque année au mois de juin, le Jeudi qui suit le Dimanche de la « Fête Dieu » (cette année ce sera le Jeudi 17 Juin). La Procession des Limaces est appelée ainsi parce qu’elle se déroule à la nuit tombée, et que le village n’est éclairé que par des petites lampes à huile, constituées de coquilles d’escargots d’huile et de mèches. A cette occasion nombre d’Autels fleuris décorent le trajet des pénitents dans les ruelles, lesquels viennent de toutes parts, des villages avoisinants, de Nice, de Monaco, de Perpignan et de l’Italie.
7 – LE VIEUX PRESBYTERE :
En continuant notre chemin vers le haut du village, on passe devant le vieux Presbytère dont l’inscription ancienne (le I à la place du Y) rappelle que Gorbio fut italien jusqu’au plébiscite de 1860. Cette petite annexe de l’église fut la résidence des prêtres jusqu’après la seconde guerre, aujourd’hui, tous les étés elle se transforme en musée d’Art Contemporain et a déjà accueilli des artistes de grand renom.
8 – LE VIEUX FOUR A PAIN COMMUNAL :
rappelle une époque où la vie communautaire avait un véritable sens ; en effet, ce four servait à toutes les familles du vieux village qui l’utilisaient à tour de rôle pour leurs besoins.
Afin de ne pas confondre les pains, d’une fournée à l’autre, chaque famille gravait un signe distinctif sur ses pains : des signes abstraits, géométriques… un peu comme ceux qui sont gravés sur les pierres qui encadrent, en face, sous la voûte, l’entrée des caves du château des Malaussène.
9 – LE CHÂTEAU DES COMTES DE MALAUSSENE :
Les comtes de Malaussène, originaires d’Aix en Provence, appartiennent à une branche des comtes Lascaris de Vintimille qui construisirent le première place forte de Gorbio (nous verrons plus loin les vestiges de ce « Vieux Château »). La construction remonte au XVIIè siècle. Cette grande bâtisse que l’on aperçoit, seule, depuis l’autoroute, confère au village un aspect de véritable « nid d’aigle ». Elle appartient toujours à la famille des Malaussène, qui l’entretiennent régulièrement. La chapelle de la famille qui donne sur la cour est dédiée à St Antoine. Après avoir longé la grille de la petite cour des Malaussène, on retrouve le soleil et la vue sur le Mont Agel et sa base militaire, en débouchant sur la Place Honoré Vial (du nom d’un jeune résistant de Gorbio qui fut fusillé par les NAZIS). Cette place pour les gorbarins garde encore son nom médiéval : la Place de « LA MOUA) appelée ainsi parce qu’il s’y trouvait une meule publique où l’on aiguisait armes et outils. Une fontaine du XIXè siècle possède une inscription qui rappelle qu’un Orme y fut planté en 1891 et termina ses jours juste cent années plus tard.
10 – LE VIEUX CHÂTEAU DES LASCARIS
Il faut savoir que les Lascaris Comte de Vintimille, furent les premiers seigneurs de Gorbio. La place forte de Gorbio est citée déjà en 1040 et la construction qui demeure aujourd’hui a des bases du XIIè siècle. La Tour qui a résisté au temps et perdu ses créneaux lors du tremblement de terre de 1887, possède des fenêtres géminées du XIIIè siècle. La construction médiévale s’étendait jusqu’au petit jardin suspendu, et dans les voûtes du rez-de-chaussée, se trouvaient les écuries.
Cette construction, la plus ancienne du patrimoine local, a été achetée par la nouvelle municipalité en 2002. Des travaux de restauration ont débuté à l’automne 2004 et ont été achevés en été 2007. En juillet de la meme année, lors de l’inauguration de la Tour Lascaris par le peintre indien RAZA, la population a pu découvrir dans le jardin, et visible de la place Honoré Vial, une croix de fer forgé, chef d’oeuvre et don l’artisan ferronier d’art YVES VERAN, (fils d’ELOI et petit fils de << Médélo >> qui étaient déja maréchal-ferrant ) scellée sur une stéle de 1,50m de haut qui est l’oeuvre et le don du maçon portugais: Antonio MAIA DE JESU.
En 2008, Le « vieux château » est devenu un lieu de mémoire et de culture qui accueille chaque été une grande exposition de peintures et objets appartenant à la collection du peintre RAZA, et dont il a fait donation à la commune de Gorbio. Cet artiste indien qui honore notre village de sa présence estivale à Gorbio depuis 50 ans, y a un atelier.Ce peintre mondialement reconnu qui posséde deux fondations en Inde, à New Delhi et Bhopal, aide les jeunes créateurs de son pays. En descendant la rue Gambetta, on quitte la partie médiévale du village pour découvrir l’évolution de sa construction au travers de dates gravées sur le linteau des portes. On passera devant la demeure des comtes de FALICON (11) puis devant l’entrée majestueuse des DE GUBERNATIS (12) avec en face la petite chapelle de la famille où un habitant, Monsieur René Zumerli a réalisé une petite « crèche animée ». On franchit à nouveau la porte d’entrée du village, et on retrouve le soleil sur la place, le chant de la fontaine, l’orme et au-dessus la belle école du village (XIXè siècle) qui résonne aux récréations des rires des enfants de Gorbio. Mais le patrimoine local possède aussi d’autres monuments anciens, à l’extérieur du vieux village :
* la chapelle St Roch qui protégeait le village de la peste fut érigée au XVII è siècle près du cimetière,
* et sur le chemin du Doyen Rochard qui conduit à Ste Agnès et au Mt Baudon, la chapelle St LAZARE. Les historiens s’accordent à penser que ses origines sont médiévales. De part son architecture avec son porche à arcades, mais surtout de part son vocable : en effet St LAZARE, le ressucité, préservait au XIè et XIIè siècle des épidémies de lèpre. La chapelle située sur la première voie d’accès du village : la voie romaine dite « Herculéenne » semble vouloir garder le secret de ses lointaines origines…
English version
1 – THE ELM TREE:
Since this elm was planted in 1713, as pointed out on the inscription engraved in ancient Italian, it has seen almost three centuries-worth of generations of Gorbarins pass by (the name given to the residents of Gorbio). According to local history, it was planted at the time of the UTRECHT treaty, under whose jurisdiction the Count of Nice was included under the reign of the Duke de Savoie. XVIIIth century folklore holds that the representatives of the families of the village used to meet under the elm to make communal decisions: « Every man is an INTERO man under the elm » which can be translated as: « within his rights ».
2 – THE FOUNTAIN OF THE SQUARE:
Built in 1902, this centennial fountain was originally used as a trough for mules and donkeys. It was even designed in the shape of a saddle-pack with the two lateral basins like two large baskets hanging from it.
3 – THE TOWN HALL:
A very old building which used to house small arched prison-cells on the ground floor overlooking the old pathway to Menton. It was transformed into the Town hall at the time of the French Revolution and now holds the land registers from the XIXth century.
4 – THE FOUNTAIN OF THE COUNT OF MALAUSSENE:
Erected in 1882 in the square in front of the Town hall, with its allegorical water-face sculpted in marble, it used to provide water for the inhabitants at a time when the village’s only source of water was from such fountains. At that time, there were only three sources of water to cater for the requirements of all the families: the PIOL source which served the local washing area, the « MOUA » fountain (today Place Honoré Vial) and this one.
5 – ST BARTHOLOMEW’S CHURCH:
This church was constructed in 1683. As the village was very poor, it had great difficulty in financing the construction; the SOSPEL masons were thus never fully paid and the façade never completely finished. The parochial church of Gorbio, built in a « quaint rustic » style is typical of a great many churches in this region built in this era of prolific anti-Protestant reforms It is also unsurprising to find various works of art in this church by the artists from the Basilica St Michel of Menton, constructed shortly beforehand:
* « The shepherds’ worship » has been assigned to FERRARI, as has the « Crucifixion » in the two chapels adjacent to the choir.
Other canvases from the XVIIth century adorn the church, notably that of the Master Altar, which is dedicated to the martyr of St Bartholomew. However, the most interesting one can be seen on the pillar between the crucifixion altar and that of the souls of purgatory: it is technically a better piece of work, representing the Saint Martyr in a « Clair-Obscur” manner, and is somewhat reminiscent of the style of RIBERA the Spaniard.
*The statues in the church are divided between: – XVIIth century: Christ on the cross of the Altar – XVIIIth century: The Virgin of Gorbio and another Virgin with child, both of polychrome wood. – the others, notably the St Michel, are from the XIXth century.
* One curious thing to be found in this modest village church is the black marble stoup, which comes from an orthodox church, and would appear to date back to before the church was built, maybe from the XVth century… if this is the case, it would be typical of the White Penitents.
6 – THE CHAPEL OF THE WHITE PENITENTS OF GORBIO:
This chapel was constructed in 1445. The white penitents of the Holy Cross played a very early humanitarian role in small isolated communities such as Gorbio, a village in a “cul-de-sac”, living somewhat cut-off-from-the-world until the time of the two World Wars. The Penitents played a social and sanitary role and used to bury the dead. Still active today, they maintain all religious traditions, in particular, « the Snail Festival” which comprises a devout procession that takes place, annually, in June on the Thursday following the Sunday of the “Fête Dieu” (God’s Festival). This year it will be on Thursday 17th June. “The Snail Festival” is so named because it takes place at nightfall when the whole village is illuminated solely by small lamps made of snail-shells filled with oil and a wick. A large number of flower-covered altars decorate the path through the narrow streets taken by the Penitents who come from neighboring villages, Nice, Monaco, Perpignan and Italy.
7 – THE OLD RECTORY:
Making our way towards the top of the village, we find the old Rectory, where the old inscription reminds us that Gorbio was Italian until the referendum of 1860. (n.b. the use of the I instead of the Y) This small church annex used to house the priests until after the Second World War. Nowadays, every summer it is used as a museum for Contemporary Art and has already welcomed several famous artists. This year, during the summer of 2004, there will be a large exhibition by five of the best contemporary Indian painters. This exhibition has been made possible with the help of the universally recognized Indian painter, RAZA, who has owned a workshop in Gorbio for the last 50 years. This artist possesses two foundations in New Delhi and Bhopal, India to help creative youngsters from his country.
8 – THE OLD COMMUNAL BREAD OVEN:
recalls a time when communal life held real meaning; indeed, this oven was used by all the families of the old village who took it in turns to do their baking. So as not to confuse the loaves from one oven-load to another, each family would engrave a distinctive sign on its own loaves, maybe an abstract or geometric sign … perhaps similar to those engraved on the stones framing the entrance to the cellars of the château of the Malaussenes under the archway opposite.
9 – THE CHATEAU OF THE COUNTS OF MALAUSSENE:
The Counts of Malaussene, originally from Aix en Provence, belong to a branch of the Lascaris Counts of Vintimiglia who constructed the first fortress of Gorbio (we will see the remains of this « Old Château » later), The construction dates back to the XVIIth century. This huge building that can be seen from the motorway gives a real « eagle’s nest” aspect to the village. It still belongs to the Malaussene family who keep it under regular maintenance. The family’s chapel that looks onto the courtyard is dedicated to St Antoine. After passing in front of the small courtyard of the Malaussenes, we’re back in the sun and catch a glimpse of the Mount Agel and its military base as we reach the Place Honoré Vial (named after a youngster from Gorbio who fought in the Resistance before being shot by the NAZIS). This square is still known by its medieval name, « THE MOUA” by the Gorbarins and is thus named because there used to be a public millstone here for sharpening weapons and tools. A XIXth century fountain bears an inscription, which states that an Elm tree was planted there in 1891, and which would end its days just a hundred years later.
10 – THE OLD CHATEAU OF THE LASCARIS
It should be known that the Lascaris, Counts of Vintimiglia, were the first Lords of Gorbio. Mention of the fortress of Gorbio was made as early as the year 1040, although the building remaining today was founded in the XIIth century. The Tower has twin windows dating back to the XIIIth century and has resisted the tell of time despite losing its battlements in an earthquake in 1887. The medieval construction used to reach as far as the small hanging garden, and under the arches of the ground floor were the stables. The town purchased this building, the oldest piece of local heritage, in 2002. Restoration work will begin in autumn of this year when the tower will be rebuilt along with its battlements and the terrace. The « old château » will thus become a place of memory and culture and will be used to host exhibitions. Taking the rue Gambetta, we leave the medieval part of the village and we follow the development of the village over the years through the dates engraved on the lintels above the doors. We pass the home of the Counts of FALICON (11) then the majestic entrance to the DE GUBERNATIS household (12) with its small family chapel opposite, where a local resident, Mr. René Zumerli, has created a small » mechanical nativity scene ». We then leave the old village by way of the archway, and arrive back in the sunlit square with its singing fountain, the elm tree and behind it, the beautiful XIXth century village school, which still echoes with the sound of laughter from Gorbio’s children at playtime. The locality also boasts other ancient monuments outside the old village itself:
* the St ROCH chapel was erected during the XVIIth century close to the cemetery to protect the village from the plague,
* and on the Doyen Rochard path, leading to St Agnes and Mt Baudon, there is the St LAZARE chapel which historians agree dates back to medieval times. This is partly because of the typical architecture with its arcades and partly because of its name: indeed St LAZARE ‘the resurrected’ was believed to have protected the village from leprosy epidemics during the XIth and XIIth centuries. Situated on the original access road to the village dating back to Roman times (also known as the « Herculean path »), the chapel seems to want to keep its faraway origins a secret…
Michel ISNARD -7 April 2004 –
English translation: Shirley MEDHURST